Tyrannie douce

Sa tête à couper que le marché du travail n'est plus un cauchemar puisque le monde devient de plus en plus doux puisque les soft skills ardemment maintenant recherchées par les chasseurs de tête, en français aussi le travail valorise la douceur — sachez-le.

Le monde est si doux. Un peu d'empathie ne disqualifiera plus —  les ressources humaines cherchent au-delà des compétences dures, des techniques, de celles qu'on apprend, puis par la force de l'expérience et du savoir-faire. Fêtez la bonne nouvelle — les ressources humaines de l'entreprise se soucient si bien du plein épanouissement des salarié.es. Bye bye des têtes bien formatées, hello les âmes sensibles.

Faites comme elle, ne soyez pas timide, laissez s'exprimer vos sens, abandonnez votre armure. Lâchez-vous. Soyez le collègue chaleureux, dynamique, agréable — vecteur de motivation, de créativité, de performance, partez à la recherche de vos sens et devenez le leader de demain doté des sens du collectif, de l'initiative, de la disruption, de l'innovation. Bonne nouvelle, le monde du travail évolue. Pour changer de job, cultivez vos soft skills — comme sens de l'efficacité, sens de l'adaptabilité, sens de la flexibilité. Ce doux futur reviendrait au même de nos passés oubliés ?

En pratique : du fait d'une défaillance de porosité du monde si doux des entreprises qui se soucient si bien du plein épanouissement de leurs salarié.es pour la croissance de leur dividende, le discours soft skill n'a pas encore diffusé dans le monde réel des managers de nos emplois. Le présent revient au même de nos passés oubliés.