Délire pélagique
Aujourd’hui elle a appris qu'elle est une sardine, ou bien elle a le choix : un maquereau, un thon, un hareng, un anchois.
Dans la vraie vie du travail professionnel, elle est un poisson pélagique qui vit en pleine mer, ni trop près de la surface, ni trop près du fond ; sinon elle serait déclassée comme poisson benthique, comme la sole ou la raie.
Le poisson pélagique est généralement oblong tel qu'il se déplace facilement vite. Alors que le poisson benthique est aplati tel qu'il se dissimule (parfois) dans le sable comme la plie : le poisson pélagique, c'est comme nous dans la vraie vie du travail qu'on vient de lui dire ? Le poisson pélagique vit généralement en bande et nage en banc comme les sardines, les maquereaux, les thons ou bien au choix les harengs, les anchois, elle a le choix. Un banc est composé de poissons pélagiques de même taille, d'une ou plusieurs espèces tous les individus différents ayant alors quasiment la même longueur.
Le poisson pélagique est inscrit dans une chaîne alimentaire. Parce qu'il faut bien une image pour parler de l'intelligence collective dans le travail. Le hareng est mangé lui-même par la sardine, elle-même par le maquereau, lui-même par le thon qui finira un jour dans l’estomac d’un requin, lui-même superprédateur menacé par personne sauf par l'homme autre grand superprédateur qui un jour se fera bouffer lui-même par lui-même.
Le poisson pélagique grégaire profite de la force du groupe qui protège chaque individu face aux prédateurs. De loin la masse du groupe qui ressemble à un individu gros terrifie le prédateur, de près c'est une autre histoire qui se raconte là.
Là comme un lieu à inventer aussi. Le chinchard poisson pélagique, c'est comme nous dans la vraie vie du travail qu'on vient de lui dire. Tous ensemble pour ? Nous serons bientôt tous des poissons pélagiques grégaires. Un pour tous et tous pour un ; ici le féminin ne s'applique encore pas. Tous ensemble pour une intelligence collective. Sur le papier l'image est belle. De l’intelligence collective, on en parlerait dans notre intrigue.
Ah oui, inventer aussi une histoire de vie. Composer des personnages. Attribuer un nom. Imaginer une physionomie. Choisir des traits de caractères. Le chinchard, poisson pélagique ou l'anchois parce qu'elle a le choix. Et prendre des exemples, s’inspirer de la vraie vie comme on dit aujourd’hui. Le poisson pélagique est grégaire, ou pas : les vieux barracudas ont déserté le groupe ou le groupe les a quittés, bref ils surnagent séparément tous seuls. Inventer une histoire. Se dire que tout commence par là comme choix comme anchois.
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